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Alexandrine & Hannah, entreprendre avec goût

Publié par Team 1FA le
Alexandrine & Hannah, entreprendre avec goût

Hannah et Alexandrine seraient les parfaites effigies de l’entrepreneuriat du futur, sauf qu’elles le sont depuis 2013. Rencontre avec ces deux fondatrices allumées, multidisciplinaires et avec le sens des affaires que rien ne semblait prédestiner à être des pionnières dans la conception de sirops artisanaux.

 Qu’est qui vous inspire ?

Alexandrine: Les nouvelles tendances dans tout ce qui est « recevoir et sortir»; même si c’était évidemment plus hype en 2019... Mais je pense que ça va reprendre du poil de la bête dans pas trop longtemps! Donc je m’inspire beaucoup de ce qui va se produire dans le futur proche, de savoir vers où on s'en va et pas juste dans le domaine culinaire. J’aime savoir et démystifier la manière de consommer qui n’est pas présente en ce moment, mais qui est à venir.

Hannah: Moi je m’inspire beaucoup des nouvelles manières de consommer, par exemple, ce à quoi l’on a accès depuis qu’on a plus de technologie, dans la dernière décennie. Comme ça, on peut prendre un chemin très différent de celui qu'on prenait avant. Par exemple, en choisissant de meilleurs ingrédients et en éliminant des ingrédients dont on n’a pas besoin... 

 Quelques mots pour résumer ¾ oz ?

Alexandrine: Minimaliste. On a appelé le brand ¾ oz parce que ça prenait littéralement ¾ oz pour faire le drink. C’est vraiment « what you see is what you get ». Pareil pour l’image de marque: sur chaque bouteille, tu as le dessin de ce à quoi ton drink devrait ressembler ou t’inspirer. C’est vraiment travailler autour du pictogramme pour aider le consommateur devant la tablette à faire le bon choix. On veut que le produit parle par lui-même.

Hannah: Pour continuer dans le mouvement du minimalisme, par rapport aux ingrédients, on utilise que des ingrédients frais ou naturels. On a décidé d’éliminer aussi tout ce qui est surplus dans les boissons en général, dont nous n’avons pas besoin. C’est à la base de calibrer nos boissons pour qu'elles soient bonnes avec des alcools de qualité. Par exemple, si tu as un bon gin, tu ne veux pas le mélanger avec du sirop de maïs et une tonne d’acide qui fait que tu ne goûtes plus à ton gin. Dans les boissons il y a toujours beaucoup de sucre et avec ¾ oz ce qu’on a voulu faire c’est de mettre la quantité minimum de sucre, de ne pas en mettre plus que nécessaire, comme ça, ça laisse plus de place à l’alcool, mais tout en ayant soin de bien équilibrer. 

 L’aspect le plus intéressant à propos de ¾ oz ?

Alexandrine: Il a changé au travers des sept ans. Nous étions là avant la création des 70 gins québécois et la trend de se faire des cocktails. Donc, au début c’était vraiment d’offrir une alternative aux produits du marché. Maintenant, c’est vraiment de continuer de se démarquer par rapport à la compétition. 

Hannah: On s’est beaucoup inscrit dans ce nouveau courant du craft cocktail. On a aussi fait beaucoup d’éducation; la mentalité a changé depuis qu’on a commencé. Cela dit, je pense qu’il y en a encore beaucoup à faire par rapport à comment bien mélanger un alcool de qualité parce que je pense que ça ne fait pas si longtemps que ça qu’il y une grande offre d’alcools locaux, plus de qualité, plus crafty, fait avec passion plutôt que des grosse batchs industrielles.

 Pourquoi l’industrie des sirops ?

Hannah: Si on recule vraiment au début, quand on a fait ça, on l’a vraiment fait pour nous-mêmes parce que ça n’existait pas vraiment. On a vu ça passer et on a décidé d’en faire pour nous, pour notre consommation et celle de nos amis, parce qu'on trouvait tous que c’était beaucoup trop sucré. Pouvons-nous faire quelque chose de mieux que ça ? On l’a vraiment fait nous-mêmes puis on a développé une recette qui était unique à ce moment-là. Il n’y avait pas de sirop fait à base de quinine ( si l’on pense au tonic), mais vraiment bien filtré, ce qui fait que tu peux garder une belle bulle dans ton cocktail. Après l’avoir développé, on l’a fait goûter à nos amis, ils ont aimé ça et c’est parti de là. C’est donc parti d’un besoin chez nous, mais aussi d’un besoin dans le marché.


Votre plus grande fierté en tant qu'entrepreneur?

Hannah: Moi je sais ! Avoir été numéro 1 des tonics dans le Protégez-vous. Maintenant je peux mourir en paix !

Alexandrine: Je pense que pour moi, ça serait de ressortir dans les meilleurs quand on n’est pas là pour promouvoir notre propre produit; dans le sens où les gens font leur propre test. Ils achètent tout ce qui est disponible et ils finissent par choisir le nôtre et c’est nous qu’ils contactent au bout de la ligne. Pour moi, c’est mission accomplie. On n’a pas été là pour convaincre personne, on n’est pas l’ami de quelqu’un qui a dit que le nôtre était le meilleur: les gens ont essayé eux-mêmes. Le produit fonctionne même lorsqu’on n’a pas besoin de taper sur le clou pour que les gens l'achètent. 

 

Quel est le plus grand défi que vous ayez relevé ensemble ?


Alexandrine: Juste le commercialiser. D’avoir obtenu de la crédibilité. Le processus pour se rendre où nous sommes aujourd’hui nous a pris du temps, c’était tout un défi dans l’ensemble.

Hannah: Je dirais aussi qu’un défi que nous avons relevé, et que nous devons continuer de faire, c’est l’éducation. Il y a de l’éducation à faire aux bars et restaurants, dans le sens où ça peut être très avantageux pour eux de servir des meilleurs produits et des produits locaux. L’éducation, surtout au début c’était hyper difficile, les gens ne comprenaient vraiment pas ce qu’on faisait. Ils pensaient même que c’était du sirop pour la toux. Les gens essayaient aussi de les boire. Les gens ne comprenaient pas ce qu'étaient nos produits ni pourquoi on le faisait. Je pense qu’on a réussi à l'expliquer mais c’est encore un travail d’éducation tous les jours pour faire comprendre qu’il y a des alternatives en marché. 

Quelle est votre idée du succès en entrepreneuriat ?

Hannah: Je pense que c’est cool de créer quelque chose qui rend les gens heureux et améliore leur qualité de vie. Créer quelque chose qui améliore la qualité de ce qu'ils consomment et qu’ils mettent dans leur corps. Aussi de pouvoir être le préféré de quelqu’un sans qu’il sache c’est qui ou d'où ça vient. De faire partie du quotidien des gens.

Par Corine Pinel qui est prête pour le 5 à 7 avec 3/4 oz.

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